Le(s) Chemin(s) de vie
Tout au long de la série d’ateliers et de conversations Les Histoires qu’on porte, des capsules comme celles-ci seront partagées pour stimuler vos réflexions. Parfois nous y parlerons plus directement de vieillissement mais, dans d’autres capsules comme celle-ci, nous partagerons des outils liés davantage aux façons de réfléchir à propos de vieillir.
Le(s) Chemin(s) de vie fait partie de la série de cartographies sociales créatives Cartographies of Aging qui a été créée et qui est portée par Jocelyn Yerxa (NS Govlab), Steeven Pedneault (PRÉSÂGES), Mo Drescher et Rachel Derrah. Ce travail est le fruit d’une démarche en collaboration avec le collectif Gesturing Toward Decolonial Futures. Nous reconnaissons ainsi que ces idées ne sont pas le fruits d’éclairs de génie de notre part mais ont plutôt été tissées en dialogue avec des savoirs autochtones de communautés au Brésil, au Pérou, au Mexique et au Canada avec lesquels le collectif est en relation.
C’est une exploration des chemins qui existent dans nos systèmes dominants et de comment ils nous affectent autant collectivement, qu’individuellement. C’est une tentative de porter un regard plus juste ou réaliste à ce dont peuvent avoir l’air nos vies dans leur multitude de chemin… de mettre en lumière la complexité de nos relations et de nos liens avec d’autres personnes, d’autres communautés et le genre de société qu’on retrouve autour de nous en vieillissant.
Les cartographies sociales créatives (CSC) sont des outils réflexifs visuels. À travers les métaphores, les analogies et les mots, elles nous invitent à prendre un bras de distance face à nos opinions et à nos désirs de manière à les regarder avec un scepticisme sain pour ensuite se demander d’où ses opinions et ses désirs prennent leur origine, vers où elles mènent, qui décide, au nom de qui, au bénéfice de qui, pourquoi, comment les choses pourraient être imaginées différemment et quelles sont les limites de ce qu’on peut imaginer. Elles nous invitent également à considérer ce qui pourrait être gagné (relationnellement et matériellement) en gardant un attachement à ses idées, espoirs, aspirations, privilèges et formes de relation mais, aussi, ce qui pourrait être bloqué, invisibilisé, perdu ou manqué en maintenant ce processus.
Les Cartographies du vieillissement dont les images d’aujourd’hui sont des outils pour démarrer des conversations à propos de nos façons d’envisager l’âge mûr en général dans la culture occidentale, plus spécifiquement en Amérique du Nord. Elles sont nourris de nos apprentissages à jongler avec les thèmes du vieillissement durant de nombreuses années, pour ma part, à tenter d’amener de nouvelles solutions en passant par « l’innovation sociale » et en se braquant toujours aux même murs. En mettant ce travail sur la table, nous espérons recalibrer l’orientation même de nos réflexions afin d’avancer autrement vers la dite innovation.
En abordant ces CSC, souvenez-vous qu’elles sont des outils pédagogiques ne visant pas à décrire exhaustivement une réalité universelle, ni à prédire le futur mais, à attirer l’attention sur les processus et les dynamiques qu’on préfère parfois consciemment ou inconsciemment ignorer et à développer notre capacité à tenir ces conversations difficiles où les relations peuvent tenir le cap pour continuer à avancer.
Nous invitons donc toujours les gens à aller plus loin que de se demander si on aime ou non ces images, si elle nous représente ou non, à se demander même ce qu’on y changerait pour que ça soit plus efficace. Prenez juste le temps de les absorber. Si elle vous font réagir, demandez-vous ce qui se cache derrière ça et c’est probablement là où vous trouverez un apprentissage par rapport à votre propre perception des rapports entre les générations.